'écris rarement sur le thème des relations amoureuses. Pourtant, ces relations ont le potentiel de nous révéler. Ou pas.
Il y a, dans notre entourage, de ces personnes qui nous aident à nous montrer sous notre meilleur jour, et d’autres qui déclenchent chez nous des réactions parfois incontrôlables. Parfois, ce sont les mêmes personnes. Ces réactions vont de la paralysie à la manifestation d’un excès de colère. Et bientôt, nous regrettons nos agissements. Et s’il y avait une clé? Une loi de l’authenticité? Et si elle existait, quelle serait la manière de la mettre en pratique pour rester soi-même en toutes circonstances?
Il n’y a qu’une seule personne que vous ne pouvez pas tromper. C’est vous-même.
Pourtant, que ne serions-nous pas prêts à faire pour garder une relation, pour éviter de blesser... ou pour garder son job?
La relation qui compte en tout premier, c’est la relation à soi-même ! Parce que le meilleur cadeau que vous pouvez faire à quelqu’un, c’est vous-même !
« Reconnaître, accepter et exprimer notre réalité intérieure authentique est au cœur de l'honnêteté ; ce n'est que lorsque nous sommes honnêtes avec nous-mêmes que nous pouvons parler ou agir honnêtement avec quelqu'un d'autre. Dans le sens de l'intégrité, l'honnêteté implique d'agir en accord avec des lois supérieures malgré les impulsions négatives contraires. » Dan Millman
Voici 5 idées pour rester authentique dans les relations qui comptent.
1. Accepter la réalité
2. Connaître ses valeurs et les exprimer
3. Rester digne
4. Assumer sa responsabilité
5. Ouvrir son cœur
Charlotte et Lucas sont amoureux. Ils sont en couple depuis plusieurs années et ont connu quelques brèves ruptures. Un soir, Lucas appelle Charlotte et lui annonce sa décision de mettre fin à leur relation amoureuse.
L’homme qui annonce une rupture devrait se conduire en chevalier, il devrait faire cela dans les règles de l’art, s’excuser de faire souffrir, remercier l’autre pour qui il est, et honorer l’autre et ce qu’ils ont partagés jusqu’à la rupture qui devrait être à la hauteur de leur amour. Il devrait refuser la médiocrité, éviter de culpabiliser l’autre en lui lançant un « tu seras plus heureuse sans moi » comme pour se déresponsabiliser. Et bien sûr, il devrait avoir scrupuleusement étudié la question et éviter d’annoncer une rupture si après coup il doit tenter un come-back parce qu’il se rend compte de son erreur...
Vous pourriez être Charlotte à qui cela arrive. Ou Lucas qui agit semble-t-il avec peu de fierté.
Et pourtant, il ne devrait pas, cet homme. Il ne devrait pas puisqu’il ne le fait pas. Qu’on le veuille ou non, c’est ça la réalité. Il ne le fait pas. Nous sommes si souvent bloqués à cet endroit, là où nous sentons que les choses ne vont pas comme elles devraient aller. Et pourtant, voilà une voie vers la libération, la libération d'une lutte et d'une frustration incessantes.
Pourquoi luttons-nous contre cette réalité qui est perpétuellement différente de nos attentes? Le bouddhisme nous dira : « supprime le désir. N’aie aucune attente ». Mais nous restons des êtres humains avec nos égos, nos désirs et nos attachements.
Qui dit rupture dit perte. Au bout de la courbe de deuil de Kubler Ross, il y a le cadeau qui naît de l’acceptation de la perte. Quel cadeau ? Une vie plus en accord avec ses valeurs ? Une solitude plus assumée et vécue de manière épanouie ? La guérison d’une blessure d’abandon ou de rejet ? A chaque histoire personnelle son cadeau, en fait.
Si la clé, c'est accepter, de quoi s'agit-il? Est ce n’avoir aucun désir ? Je vous propose une alternative. Accepter, c’est arrêter de lutter contre ce qui est, contre cette réalité qui différe de nos projections, de nos rêves et de nos espoirs. Nous entendons souvent dire qu’il faut du temps pour se remettre d’un choc, d’un deuil, d’une séparation. Et si le temps nous aidait à nous accoutumer à la réalité?
C’est seulement lorsqu’on accepte et qu’on se défait du chantage de notre ego que nous pouvons répondre de manière authentique, et rester soi.
Ce n’est que lorsque nous pouvons nous défaire de nos attachements que nous pouvons connaitre nos valeurs profondes. Vivre une relation amoureuse épanouissante, c’est important pour la plupart d’entre nous. Si je suis amoureux mais que je souffre, suis-je épanoui? Si ma relation m’empêche de réaliser mes rêves, n’en suis-je pas un peu prisonnier(e)?
Si vous devez faire un choix entre l’amour et votre réalisation personnelle, que choisiriez-vous?
Je ne dis pas qu’il faut choisir. La plupart du temps, les deux sont compatibles. Mais il est important de connaitre ses priorités dans les cas où il faut trancher.
Pour Charlotte, le choix à ce moment là, c’est de rester soi ou de succomber à l’attachement. Ce qui fait souffrir, c’est le manque. Et le manque vient de l’attachement. Si je suis attaché, je ne peux pas vraiment être moi-même. En connaissant mes valeurs profondes, je sais qui je suis et je suis capable de mettre mes limites.
Charlotte, pourtant amoureuse et déchirée par l’annonce que Lucas lui fait au téléphone, a choisit d’être fidèle à ses valeurs, et de ne pas tricher avec elle-même.
On peut appliquer ce principe dans tous les domaines de la vie. Au boulot, par exemple, il peut s’agir de devoir choisir entre accepter une promotion dont on a pas vraiment envie ou la refuser et se diriger vers un job qui répond à nos aspirations. Bien souvent, quand on agit pas en fonction de ses valeurs profondes, on le regrette ensuite.
Vous voulez la suite de l’histoire? Lucas tente de revenir vers Charlotte, qui repousse les avances (par ailleurs un peu timides) de Lucas. Et Lucas l’admire d’autant plus pour son courage et son intégrité.
Personne ne dit que l’histoire doit se terminer comme ça. Il y avait peut-être d’autres options. Mais le principe reste le même. Il n’y a qu’une seule personne que vous ne pouvez pas tromper. C’est vous-même. Charlotte avait la conviction qu’elle se mentait à elle même si elle acceptait la proposition de Lucas.
Une rupture, ça peut vous mettre à terre. Comme un licenciement. Ou la perte d’un être cher. Ou l’incendie de votre maison.
Quand nous vivons les choses comme un drame, c’est parce qu’il y a un attachement. Si nous compensons le besoin de combler cet attachement par autre chose, ou si nous repoussons la source d’attachement, nous ne pouvons pas guérir, nous ne sommes pas libres.
Charlotte est en colère. Et elle est triste. Elle souffre. Elle se sent abandonnée. Tant que Lucas est là, son attachement est apaisé. Quand il annonce la rupture, c’est le drame. Le drame est crée par l’histoire que Charlotte entretient. Cela peut être « c’est le bon, c’est l’homme de ma vie ». Si votre partenaire quitte votre vie, est-il bien « the one »? Si au lieu de rester digne, vous sombrez dans la déprime, vous entretenez un discours négatif à propos de l’événement et que vous essayez de compenser par autre chose : la boisson, l’alimentation ou le travail, vous faites fausse route. Vous vous mentez à vous-même. Rappelez-vous, vous êtes le meilleur cadeau que vous pouvez offrir, au monde et aux autres.
La tristesse est là. Soyez présent à elle. N’essayez pas d’y échapper. Une émotion, c’est une énergie. Si vous portez votre attention sur cette énergie, elle va se transformer, naturellement.
Michael Bernard Beckwith est un professeur de spiritualité de renommée internationale, un auteur primé et le fondateur du Centre Spirituel International Agape. Il parle de la tristesse comme un compagnon qui fait un bout de chemin avec nous. En y prêtant attention, en l’observant, tôt ou tard, la tristesse se dissipera ou se transformera.
Rester digne, c’est faire face à la douleur, sans la laisser vous surmonter, sans lutter, en la laissant vous accompagner, le temps qu’elle vous distille ses leçons. C’est aussi s’assumer dans ses valeurs, ne pas les brader, c’est connaître ses limites et se respecter.
Quand Charlotte apprend la nouvelle, si elle réagit sous le coup de l’émotion, Lucas a gagné (et la relation perd), parce que Charlotte se fait voir comme Lucas déclare qu’elle est (explicitement ou implicitement). C’est ce qui se passe lorsque vous vous énervez alors qu’on vous dit « ne t’énerve pas comme ça! ».
Alors que répondre ? Que dire ? Qu’on se sent dévasté.e? Brisé.e? Perdu.e? Déboussolé.e? Vous ne pouvez tromper personne, et surtout pas vous, si vous êtes transparent par rapport à votre ressenti. Votre ressenti est authentique.
Dans tous les cas, vous êtes responsable de vos ressentis. Alors éviter de blâmer, de critiquer, de culpabiliser. Restez digne. Vous ne serez pas plus debout si vous essayez de mettre l’autre à terre.
C’est la seule manière de rester soi et d’éviter le piège tendu à notre ego qui, blessé, ressent le besoin incommensurable de réagir, de se défendre, de donner une leçon ou d’avoir raison.
Restez conscient. Restez alerte et lucide. Le piège de l’ego est tendu dès que vous vous sentez réagir machinalement, dès que vous sentez le risque d’être pris pour celui ou celle que vous n’auriez pas envie d’être : grossier, vindicatif, culpabilisante, manipulateur, colérique, jugeante… J’en passe.
Il ne vous faut pas de meilleures circonstances pour vous montrer sous votre meilleur jour.
Ce n’est pas l’autre qui vous tend ce piège, il est lui-même pris dans le jeu relationnel. Il n’y a pas de faute, pas d’accident de parcours, juste un apprentissage.
Restez à l’écoute de votre propre dialogue interne, soyez à l’affût des réactions de l’égo.
Soyez particulièrement attentif au discours que vous tenez avec vous-même. Des croyances peuvent vous apparaître, avec l’effet d’entraînement d’une réaction égotique:
Mensonges de votre égo! Et ces mensonges risquent bien de décupler vos ressentis et de vous empêcher d’y aller le coeur ouvert et généreux.
Assumer sa responsabilité, c'est faire un examen minutieux de vos propres schémas, blessures et croyances. En quoi impulsez-vous chez l'autre les réactions que vous ne voulez pas voir ? En faisant cet examen, Charlotte peut mettre en lumière ses propres mécanismes de défense. En prenant conscience de sa responsabilité, elle peut prendre une décision, se défaire de ses attachements, et influencer la relation différemment.
Nous avons peur. Peur de blesser, de confronter, d’être critiqué, d’être diminué aux yeux de l’autre, peur de perdre nos repères. Alors nous faussons notre réponse. Nous essayons de plaire, d’être fort.e, d’être parfait.e, ou bien encore nos mots peuvent dépasser notre pensée sous l’effet de la colère.
Quelle pourrait-être alors la réponse authentique ?
Voici ma version. La réponse authentique, c’est celle qui est profondément ancrée dans la vie et dans un cœur généreux. Celle qui ne ne vous nie pas et ne nie pas la vie. L’homme ou la femme au cœur authentique peut être blessé.e, bien sûr; mais il distingue blessure de l’égo et blessure du coeur. Ce qui blesse le cœur, c’est la perte de l’être aimé, la fin d’une relation, d’un amour. Ce qui blesse l’ego, c’est le sentiment d’abandon, le manque de respect. L’égo refuse d’avoir mal et essaie d’éviter, en vain. Votre être authentique accepte pleinement la souffrance et, en la traversant, la dissipe.
Il y a blessure du cœur lorsque la blessure dépasse notre propre personne, lorsque quelque chose d’universel ou d’éternel est touché, comme la beauté, l’amour, l’amitié, la sincérité ou l’harmonie.
Ne soyez pas votre réaction spontanée ou le miroir de ce que l’autre souhaite créer en vous (consciemment ou pas). Prenez le temps. Dans ces moments là, il n’y a pas urgence.
Soyez vous-même. Laissez parler votre cœur. Rappelez-vous que vous vous trouverez dans le silence, dans l’espace entre vos pensées. Ouvrez votre cœur. Dissipez les nuages d’un état d’esprit attaché et dépendant, et tournez-vous sur ce qui est beau et bon.
Continuer à aimer, au delà de la rupture. Haïr ne vous aidera pas.
Pansez votre blessure également. Soyez honnête avec votre état émotionnel. Libérez l'émotion. Pleurez ou criez. Lâchez. Vous vous sentirez plus léger.e. Et prenez soin de vous. Qu’est ce qui ferait du bien, en profondeur, à votre corps, à votre cœur, à votre esprit?
Charlotte a finalement ouvert la communication, elle s'est montrée vulnérable. Ensemble, ils ont décidé de s'engager dans l'amour et dans un soutien mutuel face aux mécanismes de défense de l'un et de l'autre. Ils ne sont jusqu'aujourd'hui plus retombés dans les schémas du passé.
Vous êtes-vous retrouvé face à cette situation ou une situation similaire ? Que pouvez-vous en apprendre ? Partagez-moi vos expériences en m’envoyant un message.
Merci à Santiago Lacarta pour la photo
Vous avez déjà entendu l'expression: "mettre toutes les chances de son côté»? Pour réussir dans la vie, quelle est la part de chance? Comment appréhender l'incertitude? Et comment créer de la chance dans un environnement incertain? Les personnes qui réussissent mettent en oeuvre une capacité, celle de créer des opportunités autour d'elles. A quoi cela tient-il?
Continuer à lire5 règles qui pourraient bien changer votre vie, au risque de la voir filer devant vous à toute vitesse.
Continuer à lireLes valeurs sont centrales dans nos vies. Elles sont le moteur de nos motivations. De nos frustrations égalemnt. Nous évoluons tous à notre rythme, vers des aspirations et des besoins de réalisation de soi et de contribution au bien commun. Tout ne se passe pas sans difficulté. Nous rencontrons des freins à notre évolution. Nos habitudes sont parfois en décalage avec nos aspirations plus profondes. Découvez comment, avec le modèle des 7 niveaux de conscience, comment aligner votre quotidien avec vos valeurs.
Continuer à lireDès votre inscription, vous découvrirez la stratégie (conversations et vidéos) pour faire partie des 5% qui réussissent ce qu'ils entreprennent.